Cloud : Interview d'Agnieszka Bruyère

Rédigé le 26 juin 2019


IBM Cloud : "Nous ne souhaitons pas disrupter les entreprises qui achètent nos technologies et services"

Plutôt discrète en France, la division cloud d'IBM a noué de solides partenariats dans le secteur bancaire et accueille avec humilité les technologies de demain, comme les smart cities et la 5G.

La division cloud d'IBM est relativement peu médiatisée en France - au contraire de sa division blockchain, qui a fait fureur - et cela est avant tout dû à un portefeuille de clients composé de professionnels, parmi lesquels on retrouve Boursorama et BNP Paribas. Rencontrée lors du salon à Monaco, Agnieszka Bruyère, vice-présidente de l'entité cloud d'IBM France, nous livre la stratégie de la société américaine dans l'hexagone, sa vision du marché, les opportunités à venir avec la 5G et la smart city, ainsi que sa réaction face à l'arrivée de Alibaba Cloud en Europe.
 

Interview d'Agnieszka Bruyère, vice-présidente de l'entité Cloud d'IBM France


Clubic : Que pouvez-vous nous dire sur la présence d'IBM Cloud en France ?
Agnieszka Bruyère (IBM) : Cela fait déjà plusieurs années que nous avons un data center dédié au cloud en France. Ce dernier est d'ailleurs situé en région parisienne. Concernant les évolutions récentes, nous avons une stratégie basée sur la technologie de containérisation, une stratégie complètement open source, Kubernetes (un système open-source permettant d'automatiser le déploiement, la mise à l'échelle et la gestion des applications containérisées), avec une démarche fonctionnelle de micro-services. Nous transformons les applications monolithiques en petits morceaux, que l'on appelle des micro-services.

Nous avons beaucoup investi afin que notre cloud puisse avoir l'ensemble des capacités en termes de Kubernetes. Désormais, nous le mettons à disposition de nos clients dans le cloud. Nous avons beaucoup de clouds privés, ou hybrides, et aussi une partie de clouds publics.

Notre patrimoine est constitué en majorité de clients qui ont un système d'information privé. Ces clients-là, tout en adoptant un modèle privé, souhaitent profiter des technologies du cloud public. En ce sens, les technologies comme IBM Cloud Private, Multicloud Manager etc. se basent sur les technologies open source utilisées dans le cloud public pour l'utiliser dans un déploiement en mode cloud privé. Cela permet d'avoir les avantages d'un cloud public tout en gardant la maîtrise de son système d'information dans son ensemble en mode privé.

Quels sont les gros comptes français d'IBM Cloud ?
Notre dernière annonce importante fut la signature avec Boursorama, puisque nous hébergeons leur application sur notre cloud. Ce partenariat remonte à quelques années déjà, mais la société a décidé de nous renouveler sa confiance en étendant le contrat actuel à leur système d'information. Nous avons également signé avec BNP Paribas en début d'année.

« Sur la 5G, nous observons une tendance à la containérisation des applications réseau »


Quels sont les secteurs qui sollicitent le plus IBM Cloud ? Notez-vous une évolution en 2019 par rapport à il y a un, deux ou trois ans par exemple ?
Il y a d'abord le secteur bancaire, pour une bonne et simple raison, c'est que ce sont des clients traditionnels qui ont un vrai enjeu de transformation de leurs systèmes d'information. Ils utilisent notre technologie et nous leur fournissons aussi des services. Le secteur bancaire se tourne de plus en plus vers le cloud.

Le cloud a permis à IBM d'élargir sa base de clients : nous avons par exemple des courtiers en assurance, qui sont intéressés pour transférer leur application sur notre cloud afin de pouvoir se développer à l'international et profiter des nouveaux services.

Le cloud apporte cette facilité de consommation, cette flexibilité qui, finalement, peut correspondre aux besoins des entreprises, et ce quelle que soit leur taille.

Au niveau de la blockchain, vous savez que nous avons lancé notre propre chaîne de blocs de la traçabilité des produits alimentaires, et nous travaillons avec pas mal de groupes en France pour développer cette traçabilité.

Source : Clubic