IBM Saclay & Intelligence Artificielle

Rédigé le 01 octobre 2020


Intelligence artificielle : IBM lance en France un projet de R&D mondial

S'inscrivant dans le plan IA de la France, un consortium d'acteurs privés s'associe avec les chercheurs de Paris-Saclay pour développer une plateforme d'apprentissage à destination des entreprises. Un projet à 33 millions d'euros.



ll y a un an et demi, IBM ouvrait son laboratoire d'intelligence artificielle à Saclay (Essonne), pour accompagner l'ambition gouvernementale d'être à l'avant-garde sur le marché de l'intelligence artificielle. «Notre objectif est de positionner la France comme un leader sur le marché de l'intelligence opérationnelle» rappelle Nicolas Sekkaki, le président d'IBM France. Parmi les objectifs, encourager la co-innovation entre entreprises privées et la recherche publique française. Un premier fruit de cette implantation à Saclay voit le jour avec «AIDA» (Artificial Intelligence for digital automation), qui associe IBM, trois autres entreprises françaises, l'Université Paris-Saclay et Bpifrance. L'ambition du projet est de développer une plateforme d'apprentissage ouverte qui permettra aux entreprises d'intégrer facilement davantage d'intelligence artificielle dans leurs processus afin d'améliorer leur productivité et leur compétitivité.

Cas d'utilisation concrets


Pour cela, le projet combine les avancées les plus récentes de chercheurs de l'Université Paris-Saclay sur les algorithmes d'intelligence artificielle et des problématiques concrètes d'entreprises. «Nous voulions des cas concrets d'utilisation pour alimenter notre réflexion» explique Harley Davis, VP Automation Intelligence and France Lab chez IBM. Ainsi la société Stet, qui gère le système de paiement de détail en France, amène sa réflexion et ses besoins en matière de détection de fraudes financières. Softeam Group, filiale de Docaposte, est confrontée, elle, à des problématiques d'optimisation dans l'aide à la décision. Des cas d'usage concrets qui croisent des préoccupations majeures des chercheurs en matière de transparence et d'explicabilité des algorithmes d'intelligence artificielle. «Nous développons une plateforme technologique à même de mieux gérer les données à la source des modèles d'intelligence artificielle, tout en augmentant la confiance dans l'intelligence artificielle» insiste Harley Davis. L'intelligence artificielle doit avoir des résultats explicables, pouvant faire l'objet de contrôles et d'audits. Elle doit aussi être capable de s'adapter aux changements rapides ( objectifs, environnement concurrentiel...) et à des contextes complexes, qui mêlent plusieurs processus de décisions.

Emplois dans la haute valeur ajoutée


Les premiers jalons technologiques du projet ont été posés en 2018, il s'agit maintenant de passer à la vitesse supérieure. Cent cinquante personnes travaillent dessus à Saclay. «C'est un pari, souligne Nicolas Sekkaki. Il s'agissait de voir si des personnes issues de deux mondes très différents, ceux de la recherche et l'industrie, sont capables de travailler ensemble et ça se passe très bien».
AIDA est doté d'un budget de 33 millions d'euros, dont un tiers est amené par bpifrance dans le cadre du programme d'investissement d'avenir (PIA).
À plus court terme, le projet AIDA répond aussi à un objectif majeur du plan IA en matière de d'emplois dans des domaines à haute valeur ajoutée. «Quand on regarde le plan de relance, on se dit que nous sommes dans le sujet» souligne Nicolas Sekkaki.
Après deux projets de codéveloppement avec l'ETI Guerbet, un groupe français de 2.700 personnes spécialisé dans les produits de contraste pour l'imagerie médicale, IBM installera en décembre son centre de co-innovation dans un nouveau bâtiment sur le plateau de Saclay, qui rassemblera entre 250 et 300 personnes.

Source : Le Figaro

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