UK : On teste la semaine de 4 jours

Rédigé le 03 juin 2022


Au Royaume uni, on teste la semaine de quatre jours pendant six mois

Par Sébastie Mastrandreas

Travailler moins pour gagner autant, est-ce la clé de la productivité et du bien-être des employés ? Au sortir de la pandémie de Covid, qui a bouleversé les codes du travail , des milliers de salariés britanniques s'apprêtent à tester un nouveau modèle pour répondre à ces questions.

De juin à décembre, plus de 3.000 employés, issus de 60 entreprises aux activités variées, de la restauration à l'industrie pharmaceutique en passant par le conseil, ne travailleront plus que quatre jours par semaine, en gagnant le même salaire. Ce programme à grande échelle, le plus vaste au monde, selon le « Guardian », étudiera l'impact de ce modèle sur l'économie et sur les salariés, alors que les employeurs connaissent des difficultés à recruter.

Expérience concluante en Islande

Plusieurs universités, dont Oxford, Cambridge et Boston College aux Etats-Unis, travailleront en collaboration avec les think tank Autonomy et 4 Day Week Global, qui considèrent la semaine de quatre jours comme une évolution inévitable. Selon eux, ce modèle devient la norme, de plus en plus de cadres et de managers se concentrant désormais sur la qualité des résultats, et non sur la quantité d'heures, rapporte le quotidien britannique.

Il en est ressorti que réduire le nombre d'heures travaillées ne rimait pas forcément avec perte de productivité et déclin en termes de services. Au contraire, les salariés se sont dits moins stressés et ont fait état d'un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Les conclusions de cette étude ont ouvert la porte à des négociations au sein des entreprises pour élargir cette mesure et, désormais, près de 90 % de la population active islandaise a réduit son temps de travail.

Des tests similaires existent déjà en Espagne, en Islande, aux États-Unis et au Canada. La Belgique veut également introduire la semaine de quatre jours. En France 5% des entreprises l'on adoptée, 64% des salariés y sont favorables, selon une étude du magazine Forbes.

Source : Les Echos

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3 000 employés de 60 entreprises britanniques attendent avec impatience de tester cette expérience inédite 

Le projet pilote "4 Day Week Global", décrit comme le plus important au monde à ce jour, doit durer six mois et est conçu pour aider les entreprises à passer à la semaine de quatre jours sans sacrifier la rentabilité.

Louis Bloomsfield, brasseur à Londres, se demande comment occuper ce 5e jour.

"Ma première idée était de faire du bénévolat, et puis j'ai pensé que je pourrais faire autre chose, que je pourrais apprendre une nouvelle compétence. Ca nous offre tellement de possibilités ce cinquième jour libre !"

La direction de la brasserie prévoit de séparer les travailleurs en deux équipes et de leur offrir des jours de congé différents au cours de la semaine pour assurer le bon fonctionnement.

Ici, on espère que cela permettra non seulement d'augmenter la productivité, mais aussi d'améliorer le bien-être des employés, comme l'explique Sam Smith, cofondateur de Pressure Drop Brewery :

"Nous voulons faire partie d'un changement progressif de la société. Nous voulons contribuer à l'impact environnemental, au bien-être mental, à l'éducation des enfants, à toutes sortes d'autres améliorations dans la société qui peuvent se produire si il y a des changements dans la façon de travailler ."

Plus d'autonomie et des modes de travail flexibles, l'expérience du télétravail des deux dernières années de pandémie a montré que c'est possible.

Pour les entreprises ce serait également un moyen de retenir les employés et de contrer la grave pénurie de personnel : il y a un record de 1,3 million de postes vacants au Royaume-Uni.

"La vraie question est la suivante : l'augmentation de la productivité résultant de la perte d'une journée va-t-elle stimuler la production que vous avez perdue pendant cette journée ? Et je pense que c'est probablement l'élément clé de cet essai, explique Jonathan Boys, économiste du marché du travail au Chartered Institute of Personnel and Development. Si c'est le cas, c'est génial. Si ce n'est pas le cas, nous aurons beaucoup de mal à maintenir la semaine de quatre jours sans sacrifier la croissance de l'économie. c'est probablement le noeud du problème".

Source : EuroNews