Pourquoi nous avons refusé de signer le nouvel accord RCC ?

Rédigé le 10 mars 2020


En 2019, avec la CFDT et la CFE-CGC, nous écrivions :

« Nous jugeons particulièrement injuste que le fruit du travail de tous ne bénéficie pas à l’ensemble des salariés d’IBM France et nous considérons que le mode de partage des bénéfices doit changer […]

Dans le cadre des négociations du dernier plan de RCC, nous avons expliqué à la Direction, que nous n’accepterions plus de signer un accord permettant la réduction des effectifs tant que nous estimerions que nos demandes sur le partage des richesses et sur des mesures pour « ceux qui restent » ne sont pas honorées. »

Cette année, la Direction a proposé aux Organisations Syndicales, un nouveau projet d’accord RCC, avec un délai de négociation record.

Ce plan prévoit une diminution des effectifs maximum de 220 postes avec 2 possibilités :

  • Signature de l’accord : Les Mesures RCC auraient été complétées par des mesures fin de carrière (MFDC).
  • Pas de signature : Seules les mesures fin de carrière (MFDC) seront mises en œuvre

Si les négociations, auxquelles la CFTC a participé, ont permis quelques petites avancées, elles nous apparaissent insuffisantes au regard des demandes que nous formulons depuis plusieurs années. A noter que 4 Organisations sur 5 n'ont pas souhaité signer cet accord.

Nous ne souhaitions pas bloquer nos collègues qui envisagent un projet professionnel qui leur tient à cœur, mais nous entendons également le « ras le bol » de tous ceux qui restent.

Notre responsabilité est de déterminer les avancées et les éléments permettant de défendre les intérêts de tous les salariés d’IBM France.

Nous remarquons une réduction progressive d’une partie de nos avantages (mutuelle pour les conjoints et enfants, enveloppe d’augmentation variable en fonction de la BU d’appartenance et du métier pour ne citer que ces 2 exemples), et nous n’acceptons plus un traitement des salariés à 2 vitesses :

  • Ceux qui reçoivent une partie des richesses générées par le fruit du travail de tous. 

Et

  • Ceux qui n’ont rien et qui ne devraient pas à se plaindre car ils perçoivent un salaire.

Cette année en est un bel exemple : Si la France a été félicitée pour ses résultats, cela n’a pas déclenché la GDP / PVA ou un quelconque système de récompense. Gageons que des RSU soient malgré tout distribués.

Même si, nous comprenons la déception de nos collègues qui ne pourront bénéficier des mesures prévues par ce projet d’accord RCC, il est temps pour nous de dire stop… 

  • STOP au déclenchement de plan de réduction d’effectifs, sans gestion de la charge de travail pour ceux qui restent et au manque d’anticipation de la disparition de certains métiers
  • STOP aux années qui passent sans déclenchement de participation, d’intéressement ni de prime, alors qu’IBM France génère des richesses

Nous savons tous que toutes les directives viennent de la Corp. et que la marge de manœuvre de la Direction d’IBM France est très limitée, mais la CFTC entend continuer à défendre l’intérêt des salariés pour qu’une priorité soit donnée à un réel partage de la valeur créée par le collectif.

Si nous sommes tous dans le même bateau, il est temps que notre entreprise prenne conscience qu’un navire ne peut avancer sans la coordination de l’ensemble de l’équipage.  

Les demandes de la CFTC restent inchangées :

  • De meilleures garanties pour les salariés dans le cadre des plans de départ et avec un focus particulier pour les personnes à faible revenu
  • La prise en compte de l’apport de chaque composante de l’équipe
  • Une étude sur la répartition de la charge de travail pour « ceux qui restent » (ce point semble avoir été entendu puisqu’une expertise devrait être lancée après les prochains départs)
  • Un plan de formation plus ciblé et proactif pour les personnes dont la mission va disparaître à terme
  • Un partage de la valeur :
    • Modification du mode de calcul de la participation permettant son déclenchement lorsque les résultats d’IBM France le permettent
    • Ouverture de négociations sur un accord d’intéressement
    • Prime remplaçant la PVA / GDP

Nous restons ouverts à la discussion avec l’ensemble des autres Organisations Syndicales. Nos différences sont une richesse si nous souhaitons qu’une réelle avancée soit mise en œuvre pour tenir compte des demandes de l’ensemble des salariés d’IBM France.