Très en pointe sur le quantique, IBM déroule progressivement sa feuille de route. Lors d'un point d'étape, la société a dévoilé le processeur Osprey doté de 433 qubits avec en ligne de mire les 4 000 qubits en 2025.
C’est à la fois une course de vitesse et un travail dans la durée qu’IBM est en train d’opérer dans le quantique. Big Blue s’est fixé un agenda ambitieux dans le futur de l’informatique qui devrait l’amener en 2025 à disposer d’une puce quantique comprenant 4 000 qubits. Mais avant d’atteindre cette taille, la société avance étapes par étapes avec des processeurs intermédiaires. A l’occasion du Quantum Summit, elle a dévoilé la puce Osprey comprenant 433 qubits, soit 3 fois plus dense que le système actuel nommé Eagle. Les prochaines puces attendues sont Condor à 1 121 qubits et Flamingo à 1 386 qubits en 2023 et 2024.
Lors de l’évènement, IBM a également annoncé le développement d’une plateforme quantique modulaire baptisée System Two, qui combinera plusieurs puces au sein d’une système unique. Cet équipement sera accessible en ligne à partir de 2023, précise le fournisseur. Il précise travailler sur un middleware capable de gérer à la fois des workloads quantiques et traditionnels.
Une technique logicielle pour réduire les erreurs
La partie logicielle n’est pas oubliée dans la feuille de route d’IBM avec la mise à jour de la bêta de Qiskit Runtime. Ce dernier est un service d'informatique quantique et un modèle de programmation qui propose aux utilisateurs d'optimiser les charges de travail et de les exécuter efficacement sur des systèmes quantiques à l'échelle. Avec la mise à jour, les utilisateurs vont pouvoir modifier la vitesse contre un nombre réduit d'erreurs avec un simple changement dans l'API. « En raison de la nature délicate des états quantiques, les ordinateurs quantiques ont des taux d'erreur plus élevés que les ordinateurs classiques », précise Oliver Dial, architecte matériel en chef d'IBM Quantum.
Il ajoute, « nous parlons généralement de la fidélité des portes, c'est-à-dire du pourcentage approximatif de fois où un ordinateur quantique donnera la bonne réponse après une seule opération. L'état de l'art aujourd'hui est d'environ 99,9 %, soit une erreur pour mille portes ». Il poursuit, « des techniques comme l'atténuation des erreurs nous permettent d'améliorer la fidélité effective de nos dispositifs en exécutant les circuits plusieurs fois et en combinant les réponses, ce qui crée un compromis entre qualité et échelle/rapidité. Pour les utilisateurs, cela rend le quantique beaucoup plus souple à utiliser. Ils peuvent décider de la combinaison de qualité et d'échelle/de vitesse qui leur convient le mieux ».
Des cas d’usage en croissance et un écosystème en construction
En termes d’usage, Olivier Dial voit trois principaux domaines d’application pour l’informatique quantique : « la simulation de la nature, comme les matériaux et la chimie ; la résolution de problèmes autour de données structurées, comme certains problèmes d'optimisation et d'apprentissage automatique ; et les problèmes de mathématiques pures et de théorie des nombres ». Il reconnait que « plus les gens utiliseront le quantique, plus les cas d’usage progresseront ».
Enfin, big blue ne fait pas cavalier seul dans le quantique et s’appuie sur un écosystème de partenaires. IL comprend 200 entreprises et 450 000 utilisateurs. Dernier en date, Vodafone qui va développer des usages quantiques pour les télécommunications. L’opérateur va aussi déployer la technologie de chiffrement quantique (Quantum Safe) d’IBM dans ses systèmes. Dans le secteur de la finance, la firme d'Armonk a signé un accord avec la banque française Crédit Mutuel Alliance Fédérale pour l’élaboration d’un prototype quantique dédié aux usages bancaires et financiers.
Source : Le monde informatique